Éoliennes

Dernière mise à jour le 12 Jul. 2017

L’Europe s’est engagée d’ici 2020 à augmenter significativement la part des énergies renouvelables dans notre approvisionnement. Dans la foulée de cet objectif, le gouvernement wallon a décidé en 2011 de se montrer exemplaire en matière de politique énergétique et a opté pour un développement ambitieux des énergies « vertes », notamment par un recours massif à l’énergie éolienne. Il n’est certes pas de l’objet social de NTF de prendre une position sur l’intérêt de cette ressource d’énergie alternative. Mais les intérêts des propriétaires sont en jeu lorsqu’il s’agit du cadre de l’implantation, particulièrement si ce cadre devait être règlementé.

Éolienne

L’engagement wallon va bien au-delà des obligations européennes qui sont de 13% pour la Belgique. A l’horizon de 2020, 37,9% de l’électricité consommée en Wallonie devra être de l’électricité verte produite sur le sol wallon. Ceci correspond à 20% de la consommation totale d’énergie de la Région, soit un quadruplement du taux actuel en 10 ans. Mais si certains faits plaident en faveur de tels choix - risques de fermeture anticipée du nucléaire national ou envolée des prix du pétrole – ces choix semblent avoir été faits sans avoir toujours pris en compte les conséquences indirectes. Notamment pour les propriétaires ruraux.

Le gouvernement entend atteindre ses objectifs par le recours à l’énergie éolienne et prévoit d’implanter près de 1000 éoliennes nouvelles d’ici 2020, soit … plus de 2 éoliennes chaque semaine !

A cet effet, trois décisions ont été prises en 2013 :

  • L’adoption d’un cadre de référence pour l’implantation des éoliennes : A ce stade, les implantations seront prioritairement regroupées et ne pourront pas se faire en forêt. L’exclusion des forêts fait suite à un principe de précaution qui vise surtout les chauves-souris. Etonnant quand on sait que plus de la moitié des zones favorables se trouvent en forêt, donc dans les zones les plus éloignées des habitations.
  • une carte positive des implantations a été publiée en février 2013 et reprend précisément les zones retenues qui feront l’objet d’appels à projet.
  • un décret donnant un caractère d’intérêt public aux projets qui a pour but annoncé de faciliter le parcours administratif des projets et d’éviter la spéculation foncière. Sans le dire explicitement, le projet de décret du gouvernement enlève aux propriétaires et exploitants le pouvoir de refuser l’implantation chez eux. La raison invoquée est de faciliter ces implantations, mais on ne voit pas en quoi la propriété extrêmement morcelée de notre région (moins de 2 ha par propriétaire en moyenne) pourrait être un frein : un refus entrainerait immédiatement pour le propriétaire l’acceptation du projet par le voisin et la perte des indemnités malgré le maintien des nuisances. NTF est très attentive à cette évolution qu’elle  juge totalement inutile : en effet, les difficultés rencontrées pour l’implantation d’un projet sont nombreuses mais ne découlent certainement pas de l’opposition des propriétaires directement concernés.

Enfin, une politique de compensation écologique tend à se généraliser. Elle pousse les opérateurs à présenter avec le projet des zones dont la finalité agricole ou forestière est modifiée pour en faire des réserves naturelles ou des zones dédiées à la protection de la nature.  Il faut être très attentif aux conséquences qu’un tel changement implique. Lisez à ce sujet l'article de Xavier de Munck, Secrétaire Général de NTF téléchargeable dans l'encadré ci-dessous.

Une réflexion de fond devrait être menée : plusieurs milliers d’ha seront concernés, avec des pertes importantes en matière de production agricole ou forestière à la clé. Malgré l’aubaine que ceci constitue pour la conservation de la nature puisque les promoteurs couvrent les frais, ces actions devraient être réservées aux zones les plus propices aux restaurations et les moins aptes à la production de produits indispensables à l’activité économique et sociale de la Région. En Allemagne – pays en avance sur la Wallonie en matière d’énergies renouvelables - on considère que le bilan global d’une éolienne est largement positif pour l’environnement et qu’il n’y dès lors a pas lieu d’envisager des compensations.

 

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